Dirigé par Lina Tur Bonet, chef d’orchestre compositeur
Fondé en 1953 par Louis Auriacombe, l’Orchestre de Chambre de Toulouse (OCT) est l’une des formations musicales les plus emblématiques du paysage français. Composé à l’origine de 12 cordes solistes, l’ensemble naît du rêve d’un groupe de musiciens passionnés, déterminés à porter la musique de chambre sur toutes les scènes, grandes ou modestes, en France et dans le monde.
Dès ses débuts, l’Orchestre se distingue par un travail exigeant sur les couleurs, la clarté du discours musical et la diversité du répertoire : de la musique baroque à la création contemporaine, sans jamais renier la profondeur ni l’accessibilité. Cette approche forge une identité singulière, qui séduit autant les mélomanes que les nouveaux publics, des grandes salles internationales aux villages les plus reculés.
Porté par plus de 5000 concerts dans 30 pays, une soixantaine d’enregistrements et un engagement constant pour la transmission, l’OCT est aussi un pionnier dans sa gouvernance. Depuis ses origines, les musiciens sont au cœur des décisions artistiques et administratives, dans une logique coopérative et démocratique. En 2004, cette vision prend corps dans la création d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), renforçant encore le lien entre les artistes, les institutions et les territoires.
Mais l’Orchestre ne se limite pas à ses racines classiques. Depuis les années 2000, et particulièrement sous l’impulsion du violoniste, compositeur et chef d’orchestre Gilles Colliard, l’OCT s’ouvre aux musiques actuelles et aux esthétiques hybrides. Il multiplie les collaborations avec des artistes aux univers singuliers, comme le groupe pop Cats on Trees, le Lakhdar Hanou Ensemble (musique orientale et jazz), ou encore des projets mêlant chanson, spoken word, musiques électroniques et théâtre. Ce dialogue permanent entre styles et générations permet à l’orchestre de renouveler son approche scénique, sans jamais perdre son exigence musicale.
L’OCT investit également des lieux atypiques et innovants, à Toulouse et ailleurs : le Metronum, l’Amphithéâtre de l’Hôtel Palladia, ou encore le Centre Culturel Henri-Desbals. Ces scènes deviennent des laboratoires de rencontres entre publics, disciplines et pratiques. L’orchestre se produit aussi dans des hôpitaux, des établissements scolaires, ou aux côtés d’artistes en situation de handicap, fidèle à son credo fondateur : « Il n’y a pas de petit concert, il n’y a pas de petit public. »
Fidèle à son histoire tout en regardant vers l’avenir, l’Orchestre de Chambre de Toulouse affirme aujourd’hui une voix singulière dans le paysage musical européen : celle d’un orchestre agile, audacieux, enraciné dans son territoire mais ouvert sur le monde, à la croisée des traditions et de l’expérimentation.